Je suis allée me chercher du bien! J’avais besoin d’un endroit serein où la
pénombre serait de tout repos... un endroit de solitude... où en vérité, l‘isolement n‘est pas de rigueur... Toujours cette compagnie omniprésente si réconfortante... Ce je ne sais qui, je ne
sais quoi qui vous réchauffe le cœur! Ou vous brûle presque le ventre...
En ce moment, mon errance était bonne accompagnatrice à mon état… ma recherche était vague mais pourtant déterminée. En fidèle amie, la curiosité me donne la main.
Mon regard brumeux transperçait le trouble de mon chemin. J’écoutais mon cœur, je suivais mon âme et là, soudain, devant moi, tout était clair… une église ouverte à moi, offerte à mon malaise…
mon baume à moi, je le savais, je le sentais! Sa lourde porte béante me tend les bras...
En ce lieu, j'ai trouvé une quiétude. Enivré, mon corps fut parcouru d’une paix
intérieure. Un peu le même effet lors du passage d’un vin chaud dans vos entrailles en plein hiver. Bonheur étant à son apogée, je m’y suis senti à l'abri et j’ai pris mes
aises.
Est ce mal?
La lumière des vitraux m'habille de ses reflets multicolores. C’est qu’elle joue, elle danse, elle ne fait qu’une avec moi… elle me console et m'apaise. Révèle la folle tentation qui est en
moi.
Mais pourtant, ici, en incorrigible que je suis, je suis entrée à pas feutrés
pour tenter le Diable... et le Démon au corps, je m'expose, ose et me libère... Me déchaîne des ces chaînes dévastatrices, trop de retenues, trop de contraintes… trop
d’impersonnalités.
Les Anges sont prévenus et ils n'ont qu'à bien se tenir... Ils ne pourront que
détendre
leurs ailes... Les cieux vont en rougir! Prudence, mon tonnerre va
gronder...
Et tous les saints s'affoleront...!
Une lueur me tente... Étrangement envoûtante, elle me trace la voie. J'avance
doucement, tel le chat à l’assaut de sa proie… un peu plus encore… et m'offre ainsi sur l'autel. Mais qu’Est-ce donc cette sensation euphorique? Suis-je envoûtée?
Serais-je devenue en cet instant, Mi-Ange, Mi-Démon? Non, je me sens si
bien!
Le blanc immaculé me colle aux reins, aux fesses, aux jambes... Me voilà à
demi nue. Puis, le noir se fait ressentir... à en être lumineux! Je veux voir et regarder jusqu'à me brûler les yeux… Je me consume... Et j’y succombe!
Il est vrai que je ne suis qu'une petite allumette à la tête de souffre. Ainsi,
au creux d'une main, je n'attends que le frottement d'un être de feu... je m’embraserai n'importe où, à n'importe quel moment d‘un simple geste précis. Il faudra le saisir, attraper cet instant
importun et ne pas le rater! Savourez le… cela ne durera que si peu de temps... Ne pas le laisser s'enfuir. Il suffit de... Si peu!
Si l'enfer m'emporte, je serai au paradis et j'en profiterai jusqu’à en
perdre la tête. Mon âme s'en ira, là ou elle est tentée... Peu importe... Au diable la retenue, la vertu... pas de pitié pour la peur. Je m’expose, je suis nue. Je suis Fête de chair, faite de
sang...
Je suis vivante... Je veux vivre jusqu'à en mourir de plaisir. Et fouetter
chaque centimêtre de ma peau de ce désir qui laisse des traces... Demeurer dans une folie affranchie...
A cet instant, j'ose... et je me pose... Ainsi en diablesse promise, j'affiche
mon fruit défendu... à qui veux le croquer? Mais moi, j'ai déjà succombé à la tentation, c’est la meilleur façon pour ne plus lutter! J'ai déjà cueilli... Jai aspiré en assoiffée son nectar
sucré... Et j’ai redemandé de cette liqueur salvatrice qui réchauffe les entrailles... Jusqu'à plus soif...
J'en suis à fleur de peau! A fleur de la feuille de son ombre... Et à l’ombre de
sa feuille…
Et la fleur étant butinée, le fruit sera conséquence des faits. Gourmand, rempli
d’un désir vorace, et garni de son fin gazon maudit, il sera ainsi ressuscité! Deviendra lumière parmi les ténèbres... immortel. Il s'appellera: Amour...
Don sacré à savourer sans pouvoir, sans espoir... que le partage soit! Et le don
fut... ainsi soit-il.
Maigre consolation pour les faibles qui ne savent pas manier la cueillette mais
satisfaction percutante pour les forts qui honorent leur récolte.
Approchez donc mes bien chers frères !
Entrez dans la lumière...
Merci, Missy d'avoir joint tes petits doigts aux miens...
D'avoir déposé l'eau bénite sur le creux de ma langue...
D'avoir fait que nos mots aient pu se réunir dans une certaine
éternité.
A nous de croire que les mots ne sont que des écchos...
Amen...
Vos mots...