Je vois ces pierres ... Toutes ces pierres ...

Elles m'appellent ... Me regardent .

A mon tour de poser les pieds .

Sur le chemin usé , ici même ...

elles sont passées par centaines...

ces femmes …

Elles se sont essoufflées.

Elles ont monté, cailloux par cailloux ...  ce chemin éprouvant.

Grimpé encore ce dédale de pierres, chargées, lourdes a en mourir ...

Gravit les hauteurs , a vouloir en toucher le ciel , leurs épaules écrasées.

Je les entend.

Elles parlent ... Montent

Gémissent ... montent encore

Appellent toujours...

Elles respirent ...

Haletantes ... 

Soufflant, expirant leur peine d'un temps non sacré...

 Mouvement incessant 

Exténuant , exténuées ...

Ballet de fatigue consacré...

  Elles se reposent la haut . Enfin arrivées...

Un peu plus alourdies d'elles mêmes...

Godillots usés à force et à force de monter ...

Pieds ensanglantés...

Jusqu'a la fin des temps , leur chemin sera marqué sur les pierres usées ...

Pierres arrondies de tant de passages .

Pierres lustrées par les années ...

Aujourd'hui, elles ne sont plus ...

Mais en écoutant , en tendant l'oreille on peut encore les sentir présentes ...

Voir presque leur pas marqué, çà et là …

  Et... Si on pose la main sur le mur d'a côté, on les observe .

se reposer … S'arrêter...

Ecoutez... sans bruit … Entendez les …

Elles sont la, ces femmes qui sont passées... sur les pierres usées.

Là bas.. A Oppède le Vieux...