Elle a dans ses yeux cette flamme qui fait qu'au fond d'elle, elle est encore
vivante.
Pourtant ses yeux là, sont enfouis dans un chemin de rides profondes, entourés de
paupières lourdes qui dessinent le poids d'une vie passée.
Elle a les cheveux de la couleur de son oreiller
d'hopital...
Il y a longtemps qu'elle a vu le
jour, très longtemps. Combien de gens ont deja disparus autour d'elle...
Combien d'histoires
d'amour a t elle vécues?
Marguerite...
Cette jolie jeune femme de 19 ans, pétillante, qui donnait envie à tous les hommes du village...Blonde pulpeuse qui a fait chavirer les coeurs et provoqué tant de heurs...Elle ne vivait que pour le plaisir, sachant le débusquer là ou il se trouvait.
Marguerite... elle se rappelle...
Du temps de la guerre. Elle se souvient de ce beau militaire revenu le temps d'une si belle journée ensoleillée.
Toute de fleurs vétue, petites socquettes blanches, elle l'avait rejoint à vélo, en secret, dans un champs, là bas, tout en haut. Les cloches de l'église chantaient... Les foins venaient d'être coupés et une odeur d'acte d'amour obligé s'en dégageait... Endroit propice à toute folie de deux corps en éveil de sensations méconnues.
Deux jeunesses pleines de fougue et de
découverte...
Comme elle l'a aimé, son Georges cet après midi là...
Elle s'est donné à lui , sur ce tapis d'herbes grillées par le soleil d'été, robe retroussée, il lui a fait découvrir le vrai bonheur, donné des caresses, embrassée, léchée à en mourir de plaisir. Il l'a fait vibrer de toutes ses cordes de femme. Elle pouvait, en ce temps là, lever ses jambes, se retouner, s'empaler sur lui, être à quatre pattes devant lui, relever ses fesses au plus haut pour lui donner l'offrande sublime de sa plus profonde intimité...Tenir debout, droite, lui derriere elle... Courir dans ce champs pour ne pas qu'il la rattrappe... Crier a tue tête...
Et rire à gorge déployée... Insouciante, folle ...
Marguerite en frémit encore...
Elle a su ce qu'était un homme, découvert ce que son corps pouvait recevoir,connu cette passion sauvage et brûlante qui habite le ventre d'une femme. Elle s'est offert ce pécher! Elle a eu l'eau bénite qui a coulé entre ses cuisses. Elle a eu envie de jouir avec lui encore et encore... A n'en plus finir. Et en entier, elle lui a donné son corps...
Elle a succombé. Oui, elle l'a tant aimé ce jour là, son Georges...
Elle arrivait à faire cela , oui, à tel point qu'elle se demande si c'est ce même corps qui tente de la soutenir aujourd'hui ? A ce jour elle trébuche sur ses pensées... Appuyée sur la canne des ses folies passées...
Puis Georges est partit et jamais revenu... disparu comme le flots de ses illusions perdues.
Marguerite...c'était une très belle femme... C'était...
Aujourd'hui elle a 96 ans , et elle se souvient.
Elle a le corps et les mains vides mais au bout de ce néant, il y a ses souvenirs... nombreux et toujours présents...
Nous serons un jour à sa place , là, seuls et abandonnés alors que nous avons eu tant de conquètes et de succès. Et sur le fauteuil rapé de nos pensées, nos réverons à nos aventures passées, en attendant qu'un jour , tout de même, quelqu'un veuille bien écouter...
Mais nous n'avons que faire de leurs récits longs et ennuyeux car ils 'radotent ' : Les Ptit's Vieux , comme nous disons ! Eh oui...
Mais, un matin d'automne, on a voulu me raconter... et je me suis assise...
Douce, belle Marguerite de printemps...
Trop de saisons sont passées, car si on lui demande son age... elle ne sait
plus...
Un jour, ce sera vous, ce sera moi... qui tenterons de raconter à quelqu'un qui n'a
pas envie d'écouter...
La beauté et la jeunesse sont éphémères, tout passe et tous se lassent... un jour ou l'autre.
Titia.
Toutes les photos présentes sur ce blog sont couvertes par les droits
d’auteur.
En vertu de l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle,
toute reprise, utilisation sans accord de l'auteur est répréhensible.
Sauf accord préalable demandé par mail,
l'utilisation partielle ou entière des photos présentées ici est INTERDITE
Vos mots...